14 juil. 2009

Immigration, extradition et naturalisation




Immigration : Installation dans un pays d'un individu ou d'un groupe d'individus originaires d'un autre pays. (L'immigration est le plus souvent motivée par la recherche d'un emploi et la perspective d'une meilleure qualité de vie.) (Source : Larousse)

Extradition : Procédure par laquelle un État (État requis ou refuge) livre à un autre État (État requérant) une personne poursuivie ou condamnée par la justice de ce dernier. (La procédure d'extradition relève d'une convention entre États, établie selon les règles du droit international public. La France n'extrade ni ses justiciables, ni ses nationaux, ni les auteurs d'infractions politiques.) (Source : Larousse)

Naturalisation : Octroi discrétionnaire par un État de la nationalité de cet État à l'étranger ou à l'apatride qui le demande. (En France, le postulant doit être âgé de 18 ans au moins et résider en France en principe depuis 5 ans.) (Source : Larousse) (NDLR, au Canada, trois ans sur le territoire suffisent au statut de résident permanent pour obtenir la citoyenneté canadienne)


Aujourd'hui, on n'est pas dans la rigoulade. L'immigration, sujet de prédilection en France et dans de nombreux pays occidentaux, est est le thème majeur de Crosssing Over.

Dans Crossing Over, à la Lelouche, plusieurs vies se percutent sur fond d'immigration , d'extradition et de naturalisation.

Il y a cette jeune fille de 15 ans, d'origine Bengali, qui porte le voile et dit comprendre la démarche des terroristes ayant participé au 11 septembre, cette jeune femme de 24 ans, originaire de Tijuana qui se fait déporter pour travail illégal aux États-unis, alors que son fils est confié au soin d'une nourrice peut amène, cette famille d'Iraniens dont le fils ainé travaille au service d'immigration du gouvernement américain et dont la sœur, seule Américaine de naissance, mène une vie libre de toute contrainte familiale, culturelle ou religieuse, ce jeune Coréen à l'aune de sa naturalisation qui préfère jouer les durs avec sa bande de copains, cette Australienne qui essaie à tout prix de se faire naturaliser, au risque d'y laisser son amour-propre, ce jeune juif qui se prétend croyant et pratiquant impénitent pour obtenir une carte de résidence, cet agent vieillissant du ICE (Immigration Compliance and Enforcement, soit contrôle et d'exécution en matière d'immigration en français, NDLR) qui n'est pas insensible au devenir des illégaux refoulés, cette avocate de l'immigration qui se démène pour aider ceux qui aimeraient rester et l'agent de l'immigration qui échange faveurs sexuelles contre cartes vertes.

Ça fait du monde, mais tout prend sa place assez rapidement.

Crossing Over nous explique comment, dans un monde où l'immigration est régentée par des lois et soumise aux événements politiques marquant le siècle, l'accès la naturalisation et au droit du sol se mérite.

Ami lecteur, comme tu es francophone et probablement majoritairement d'origine française, ce sujet te touche particulièrement, mais tu n'es pas le seul.

En tant que Française immigrée au Canada, je suis passée de l'autre côté. J'ai vécu longtemps dans une banlieue riche en immigrés près de Paris, et après quelques passages dans des pays européens, j'ai choisi de tenter ma chance en Amérique du nord. Alors c'est sûr que j'ai chois la "facilité" en venant au Québec : même langue, même origines, mais la réalité est toute autre.

Je fais partie des immigrés de première classe : bon diplôme, bonne expérience, bonne langue, un peu d'euros, j'avais tout pour y parvenir. En effet, mon visa de résidence permanente, je l'ai obtenu au bout de 9 mois, tout compris. D'autres, en France, ont attendu un an, et ceux qui font leur demande en Afrique, au Maghreb ou en Chine, attendent entre 3 et 5 ans pour avoir la leur.

Pourtant, je suis une immigrée. Dès mon arrivée, et malgré une vie active en France de plus de 10 ans, j'ai du faire patte blanche partout où je suis allée : ouvrir un compte en banque, obtenir une carte de crédit, ouvrir une ligne de téléphone, mais aussi me faire des amis.

Être Française m'a bien sûr ouvert des portes. Je cite un chauffeur de bus il y a quelques années : « Ça fait plaisir d'entendre parler français avec tous ces immigrés qui ne font même pas l'effort et qui disent « Speak English, you're in Canada ».

Pffioouuuu. Malheureusement, il y en a combien, qui arrivent dans ce pays, dans cette province, en sachant que la langue parlée, officielle, est le français ?

J'en ai connu beaucoup des Français, qui, arrivés ici ont été déçus de voir que tout était Nord-américain ici, et pas une enclave française en Amérique du nord...

Ici, tu n'es pas chez toi, ami lecteur, tu es dans un autre pays. Autant en France, les immigrés te reprochent de ne pas les accueillir « dignement », autant ici, on te rappelle qu'on t'accueille et que tu ferais mieux de t'adapter aux coutumes locales, si tu veux t'intégrer.

Mais ici, contrairement à la France, nous ne portons pas le poids de la colonisation, rien n'est dû (j'ai jamais su si c'était avec accent ou non), rien n'est acquis.

Ici, tu repars à zéro. Comme aux US. Alors de chez nous, ça paraît brutal, cru, dur, mais un pays ne fait-il pas ce qu'il veut chez lui? Ouuuh attassion, je vais faire grincer des dents.

Chez nous, le poids du passé nous rend redevables. Ici, l'absence de passé rend les gens sûrs de ce qu'ils offrent à ceux qu'ils accueillent.

Ce film nous présente diverses cultures (iranienne, coréenne, mexicaine, africaine, australienne, etc.) qui essaient de faire leur trou aux États-Unis, tout en conservant un minimum de leur culture d'origine.

Nous faisons tous cela, c'est l'esprit grégaire (Se dit d'une espèce animale qui vit en groupe ou en communauté, mais sans structure sociale. Source : Larousse). Ici, depuis cinq ans, je vis au Québec, je paie mes impôts, je consomme, je paie mes factures, mais je vis au sein de la communauté française.

J'ai essayé de me faire des amis québécois. Mais je travaille à mon compte, ce qui signifie que je suis autonome, mais il est difficile de rencontrer des Québécois quand on n'a pas de réelles opportunités. J'arrive au moment où j'ai demandé à être naturalisée québécoise, oh pardon, canadienne, où je suis émue de me retrouver dans la salle du tribunal des naturalisation, mais je ne suis qu'une Française qui vit parmi des Français, à Montréal.

Comment décrivons-nous ce même type d'immigrés en France ? Des personnes qui ont raté leur immigration et qui ne s'intègrent pas. Je peux parler comme les Québécois (ou presque), j'ai acquis les mêmes références qu'eux (BBQ, pâtés chinois et brunchs le dimanche), mais je reste une de ces Françaises qui ne s'intègrent pas.

Crossing Over nous parle de cette difficulté, mais aussi de cette fierté, d'appartenir à un nouveau pays, où nous avons choisi de faire notre vie. Nous ne sommes plus en situation de demander des comptes à un pays où nous sommes nés, où nous avons des acquis, où nous avons des exigences. Il nous parle de ce statut où nous devons gagner nos médailles, où nous devons faire nos preuves, avant d'être acceptés.

Ça change toute la donne. Aujourd'hui, je comprends un peu ces immigrés en France que l'on décrie, parce qu'ils continuent de manger comme chez eux, de prier comme chez eux, et de se tenir avec des gens de leur communauté.

Aussi longtemps que je n'emmerde personne avec mes us et coutumes, je ne veux pas que quiconque vienne me dire comment vivre chez moi. Je paie mes impôts, je ne profite pas du système, je travaille, je consomme, et je vis dans la légalité.

L'immigration, c'est le choix de travailler mieux, mais surtout de vivre libres et en bonne santé.

L'immigration, c'est un choix, mais souvent une nécessité.

L'immigration, c'est un défi, un danger, un courage.

Regarde Crossing Over, ami lecteur, et imagine-toi dans la peau d'une de ces personnes prêtes à tout pour rester dans leur pays d'accueil.

9 juil. 2009

C'est un truc entre amiral et pape




Oui, je sais, je ne fais que dans le cinéma easy listening et autres blockbusters. C'est que j'ai besoin de distractions, que veux-tu.

Bon, j'ai toujours eu un faible pour les Monthy Python, les Robins des bois, et les films à l'humour décalé (très décalés comme Bernie, ou un peu pourris selon certains, mais hilarants pour moi, comme La tour Montparnasse infernale). De un. Du coup un film qui allie l'absurdité des Monthy Python à une belle brochette de doux dingues comme Pef, Florence Foresti, Rufus, Pierre Richard, Isabelle Nanty, Omar Sy, Raymond Bouchard... ça avait de quoi me tenter. De deux.

Alors c'est certain qu'il y a toujours une prise de risque énooorme dans ce genre de pari, celui d'une soirée merdique à se demander pourquoi déjà, on a fait ce choix et comment rattraper ça avant le dodo de la nuit qui sera sûrement rongé par le désespoir, si on n'y remédie pas vite (d'où l'intérêt de toujours prévoir un plan B au cas où - je me garde donc toujours religieusement This Is Spinal Tap sous le coude).

Là, c'était juste bon. Pierre-François Martin-Laval a mis de la tendresse et plein d'absurdité dans cette comédie franchouillarde comme on les aime, teintée d'humour British aux accents québécois. Du grand n'importe quoi, quoi.

On commence par une introduction Month Pythonienne de Terry Jones (la maman de Brian dans La vie de Brian), qui s'ensuit d'une aventure marrante aux allures de Pushing Daisies qui aurait vu le jour en Grand-Bretagne et non aux ÉU d'A, avec force couleurs saturées, fleurs et cul-cul-la-pralineries, une Florence Foresti à l'ouest et une dream-team déjantée sur une île paumée aux larges de la côte bretonne (ou grande-bretonne, on ne le saura pas vraiment).

Elle se compose du roi Cyril-John (bon, pas bien longtemps), de son conseiller, William-Fernand, ainsi que de Jean-Peter (prononcer Jean-Pétère), Paméla-Giselle, Non-Imposable et Christine, un homme.

Ils vivent tous sur l'île de la Trahison, dont l'hymne est : "Trahir, trahir, telle est notre passion, trahir, trahir, dans la démission, tous ensemble, nous te trahirons".

On a droit à une mise en océan, aussi appelée "emerrement" à coup de pied, crachats et dos tournés, une cabine téléphonique britannique soumise à la marée, des toasts portés en détournant les yeux. Bref, du grand n'importe quoi. Et j'aime ça.

Leurs attirails n'ont rien à envier au Holy Grail desdits Month Python, et leurs valeurs, non plus.

En tout cas, je me suis gondolée comme une baleine toute seule devant mon écran, c'est plutôt une bonne chose.

FIN

7 juil. 2009

Groooaaaaaar




C’est plus fort que nous, notre condition d’humain nous semble toujours étriquée, comme si nous étions doués de potentiels qui ne demanderaient qu’à s’épanouir. Alors notre imagination nous permet de nous évader en nous rêvant plus forts, plus beaux et plus intelligents.

Et comme nous baignons dans la notion du bien et du mal – si l’un existe, l’autre aussi, forcément - nous créons des super héros dont les pendants sont les super vilains. Et nous les regardons, ces fantasmes incarnés, s’entredéchirer pour notre plus grand plaisir.

Wolverine ne déroge pas à la règle.

Après le troisième volet des X-Men, où on nous explique comment Wolverine en est arrivé là (beau gosse au torse velu avec des appendices aiguisés comme des lames rétractables aux articulations des mains, stadire), je me suis dite, comme tout le monde, « et comment c’est qu’ils vont bien pouvoir lui consacrer deux heures, à Wolverine », dans mon français si châtié.

Et là, le prodige, il est né dans les Territoires du Nord-Ouest (oui, oui, en notre bonne terre du Canada) au milieu du 19e siècle. Et il a un frère, comme lui, Victor (ahouuuuuuuuuuuuuuu fait le loup), incarné par Liev Schreiber (ahouuuuuuuuuuuuuuuuu fait Miss Blablah), aussi velu, torsu et baraquû que son cadet (là par contre ils se sont loupés au niveau du choix des âges... Hugh a l'air plus vieux que Liev qui est son aîné dans le film, mais passons), mais en plus bestial avec petites canines et ongles pointus (c’est moins-moins sexy j’avoue, les griffes de chats pour un homme).

Miam.

Ils ont fait toutes les guerres (ben oui, tu comprends, ils sont comme qui dirait inevincibôl les frangins, mais aussi un peu immortels, en plus), pour être si forts aujourd’hui, la la la… pardon.

Jusqu’au Vietnam. Liev, euh Victor, s'emballe un peu avec les khmers et là, Wolverine, euh Logan, enfin Jimmy, alors, lui dit : « It's (…) Nam, man, there are rules » (ami lecteur, si tu trouves la référence, t’es trop trop fresh). En gros, ça commence à sentir un peu le roussi entre les frangins au bout de 150 ans (et là je dis chapeau, parce qu’avec mon frangin, on n’a pas attendu tout ce temps).

Ils se retrouvent mercenaires à Lagos (« Lagouch », on dit) avec une belle brochette de vainqueurs : Ryan Reynolds (ahouuuuuuuuuuuu), Dominic Monaghan (mahou ?) et Will.I.Am (yes we can, yes we can chante Miss Blablah) et un ou deux autres pas top-moumoutte, faut l’avouer. Mais bon, j’avais l’impression de comprendre enfin ce qu'ont ressenti les hommes en visionnant Grindhouse. J’aurais bien aimé avoir une lap dance de Liev, mais bon, je suppose que j’en demande trop.

Miam.

Bon sinon, plein d’effets espéciaux, de muscles, de sueur et de bastons. L’histoire se tient pas trop mal avec ce que nous a laissé entrevoir X-Men 3. Je ne te raconte pas tout, sinon on va encooore m’accuser de te gâcher le plaisir.

Ah si. Amie lectrice, si toi aussi tu as aimé l’Arme fatale II ou Les promesses de l’ombre pour la même raison que moi (le magnifique jeu des acteurs, bien sûr), ne te prive pas de cette ode à la virilité qu’est Wolverine. Dieu (qui est une femme, c’est un fait établi depuis Dogma) saura te récompenser. Hin hin.

Miam.

Je vais de ce pas aller poser un cierge pour remercier Dieu de ne pas nous avoir servi ce Wolverine là :

Toi, l'enfer !



Bon. Comment dire.
Au commencement, il y avait Sam Raimy, réalisateur de génie de la série des Evil Dead.
Et pis, il y a eu les Spiderman. Jusque là, bon, pourquoi pas.
Et là, Drag Me To Hell.

Tu prends une blonde un peu con-con. Tu mets de la musique qui fait peur avec des violons, un mec cartésien, une vieille gitane, et une banque pourrie.

La blonde, en mal de reconnaissance professionnelle, veut jouer les dures avec la vieille gitane et vlan ! elle se prend une malédiction sous la forme d'un bouton (un truc que tu couds sur une manche, tsé). « Entonces, cansado y se ha hecho tarde ». « Te ha invadido un mal espiritu ». J'ai pas tout compris, mais créo que es la mierda. Hein.

60 boules de consultation chez un psychic, des sous-titres en espagnol parce que c'est la seule version potable que t'as trouvé sur le net, pis 10 000 boules pour lever la malédiction, 1 ordinateur Apple, 1 chat et 1 four. Silencio por favor.

On en est à une heure de flim et j'ai toujours pas rigoulé.

Pis elle se prend une trempe par une ombre. « J'te jure y avait personne », elle dit à son mec. Et lui dans sa tête il se dit « Haaan es la mierda, ma mère m'avait bien dit que les reines de beauté de la foire au cochon c'était que des sources de problème. Joder! »

Pis y a un méchant Chinois à son boulot qui cherche rien qu'à lui prendre sa promo. Super relou.

Elle essaie bien de retrouver la vieille gitane, mais elle est morte (Esta la mierda!!!)

Le psychic hindou, bery bery shanti, lui dit qu'elle doit faire le sacrifice d'un animal. Horrifiée, la blonde lui dit « Mais je suis végétarienne !!! ». Merci Sam, tu viendras chercher ton chèque et rendre tes clés, tu seras gentil.

Ensuite l'ombre en forme de truc avec des cornes et des sabots lui met sa race chez elle. Et là, tu vois bien dans son regard qu'elle se dit « Quien va hacer eul'ménache ??? »

Du coup, elle bute son chat. Yikes.

Après avec son mec (moche d'ailleurs, ils auraient pu prendre, je sais pas, euh, au hasard, Jeffrey Dean Anderson, merde), ils vont chez ses parents.
C'était relou, alors je suis allée faire pipi.

Elle essaie de trouver les 10 000 boules dont elle a besoin pour l'exorcimsme. Elle vend tout. 3 800 boules. Du coup elle va pleurer dans un pot de glace.
La logique américaine est implacable. Ils sont pas rois du monde pour rien, hein.
En plus, elle est intolérante au lactose. Ça montre à quel point c'est une warrior, la girl.

Bon après ça m'a saoulée, j'avoue, pis surtout je me suis battue avec un mosquito qui croyait que j'allais le laisser faire (le naïf).

Après ils font des incantations, et là tu te dis « Oh la la déjà 1:15:17, ça va pas tarder à péter leur truc ».

Après moult rebondissements, la blonde doit refiler la malédiction à quelqu'un. J'envoie un SMS au 75632 pour que le Chinois sournois quitte le loft.
En fait il chiale pour un rien, il mérite même pas la malédiction, Satan le renverrait illico sur Terre, tellement il le saoulerait.
Suivant, next.

Du coup, la blonde va creuser la tombe de la vieille, lui colle le bouton porteur de malédiction (qui se trouve dans une enveloppe) (je sais c'est pas super crucial comme info, mais en fait si) dans le gosier.

FIN

Ah non en fait c'était pas fini, le bouton, enfin l'enveloppe avec le bouton, c'est son mec qui l'avait et qui lui donne à la gare le lendemain.
Du coup, elle part en enfer.

Ah ben bravo, hein.

3 juil. 2009

Ces illuminés du Vatican (or so they say)





Anges et démons, c'est l'histoire d'un Américain qui vient apprendre aux Italiens et à tous ces maudits papistes comment faut faire pour sauver quatre (vieux) mecs en rouge en quatre heures.

Autant dire qu'il y a du boulot. Entre les vieux croutons du Vatican, occupés à réélire un autre pape (perdent pas de temps les vaches) et qui sont tous de machiavéliques sournois qui cherchent qu'à manigancer et leurs rituels que ça fait longtemps que les Américains, eux, ils ont compris que c'était trop nul, et Tom Hanks (me souviens plus du nom de son perso, mais est-ce bien grave) (en anglais ça sonne un truc comme « Lainguedonne ») qu'a pas que ça à faire, il a trop envie de farfouiller les archives du Vatican (un truc de prof d'université aux US, farfouiller les archives des autres), forcément, ça coince.

Au commencement, il y a des scientifiques qui arrivent à créer l'antimatière. En fait le prodige décrit résiderait dans la capacité à créer une antimatière stable qu'ils arriveraient à stocker dans une grosse capsule et qui aurait l'effet d'une bombe nucléaire hyper puissante si l'antimatière entrait en contact avec la matière. Donc c'est de la science-fiction, mais pas trop. Et c'est au Vatican que ça se passe. Parce que les atomes qui font que la matière existe (ils servent de joint à d'autres trucs microscopiques et ça constituent la matière, s'tu veux, donc si on te pique ton joint, t'existes pu... dingue), seraient les « atomes créateurs» qui seraient à l'origine de tout, donc des « atomes dieux », s'tu veux. Jusque-là ça va (à peu près). Si l'Église a passé à peu près deux mille ans à expliquer l'inexplicable par des édits, que la science a su expliquer par la suite par des démonstrations, autant que l'Église garde la main-mise sur le sujet pour rester la championne de l'inexpliqué.

Évidemment, ça en intéresse plus d'un, rapport aux dégâts potentiels d'une telle bombe.

Mais pour titiller l'esprit curieux des lecteurs du bouquin à l'origine de ce flim et donc, ensuite les spectateurs - la recette a tellement bien fonctionné pour le Code Da Vinci (euh... le livre, hein, passke le flim... comment dire... non je préfère ne rien dire, sinon on va dire Miz J. c'est rien qu'une ronchon) - le mieux était encore de garder ça dans la famille de l'inexpliqué. Parce que le coup des terroristes islamistes, c'est un peu réchauffé, pis Bush, genre disons qu'il était plus trop en odeur de sainteté au moment du flim (hin hin, « en odeur de sainteté »). Du coup, on fait ressurgir l'occulte, les confréries secrètes (au prochain on aura droit aux Templiers, j'te parie) et on appuie sur les travers de l'Église des deux derniers milliers d'années. Franchement, au point où ils en étaient, ils auraient pu aussi parler de l'Inquisition, hein. On n'est plus à ça près.

Et là tout s'enchaîne, un méchant illuminatus (ben oué en latin le masculin singulier d'illuminati, c'est illuminatus, oué je sais, trop la classe) pique la grosse capsule, kidnappe quatre cardinaux figurant parmi les favoris à l'élection du pape et annonce qu'il en tuera un par heure à partir de 20h.

Ce qui est cool c'est qu'en Italie il fait jour tard. Après ça se corse.

Du coup, hop hop hop on perd pas de temps, on ramène Tom Hanks des US. Je sais pas trop comment ils ont fait avec le décalage horaire et le temps de trajet en hélico (?) - surtout depuis que le Concorde n'est plus en circulation, faut quand même au moins 7 heures pour venir de la côte est des US en Italie - mais il arrive pile poil pour le début des festivités. Et pendant ce temps, on vote pour élire un nouveau pape.

Et comme Tom est un malinois (t'inquiète que malgré le décalage horaire, il perd pas le nord), il dit « Euh... ok, mais je veux aller aux archives ». On lui dit qu'il est relou, qu'on lui a déjà refusé sept fois l'accès. Il répond « Ben c'est ça ou je me casse » (en gros).

Il y va, et là, ô miracle de la technologie vaticane, les archives c'est le Smithsonian des années 2250. Dépressurisation de l'air dans des chambres hermétiques en verre triple épaisseur, et tout et tout. Trop la classe le Vatican, ni vu, ni connu, j't'embrouille. J'aimerais bien voir le permis pour les travaux.

Tout de suite il trouve ce qu'il cherche (trop balèze, il va au rayon « Galilée » et prend direct un bouquin de l'époque qui parle des illuminati). À croire qu'aux US, depuis la naissance du protestantisme, on a bien compris que l'Église c'est rien que des monstres qui ont buté ce pauvre Galilée et que tous les trucs un peu mystérieux reposent sur son procès. Non mé.

Donc il feuillette - même pas foutu de lire le latin, le bougre, pourquoi il croit qu'on lui a refusé l'accès pendant tout ce temps ? À quoi ça lui aurait servi s'il y comprend rien (« Tommy boy, tu vas apprendre le latin, t'es mignon, on en reparlera après ») (faut tout leur dire j'te jure) - et là y a une Italienne scientifique qui est avec lui et qui lui dit « Vas-y tu m'énerves, tu veux que je traduise ? » (en plus elle est moche, ils auraient pu prendre Monica Bellucci, merde). Mais lui, il est trop malinois, il a vu qu'il y avait des inscriptions en filigrane sur la page.

« Atta, atta », il lui dit, « 'Gade donc, y a un truc écrit autour de la page ». Et là, truc génial, c'est écrit en anglais. Il explique que la langue de Shakespeare, à l'époque de Galilée, c'était hyper subversif, esprits libres, machin, et tout et tout (en même temps, ami lecteur, si t'as déjà lu des poèmes de Shakespeare, c'est vrai qu'il était un peu cochon hihi).

Bref. Et là, tsé il aurait juste suffit de tourner la page format B5 pour lire. Mais là, l'Italienne, elle s'énerve et là, (attation, suspemsme, ici, on n'a pas peur, on dénonce) : ELLE ARRACHE LA PAGE CETTE GROSSE TEUPU.

Genre tu comprends ces gentils Américains, ils ont compris qu'il fallait nous montrer à nous que quand il s'agit d'agir, rien à péter des vieux machins qui puent. Droit au but, on s'arrangera avec du scotch après.

Bon après je te passe les détails, un vieux mec en rouge y passe, ensuite un deuxième (qui est noir, faut pas oublier les quotas non plus), ensuite un troisième. Pis le quatrième manque d'y passer mais Tommy boy est là, pis des Italiens gentils qui entendent un Américain beugler au fond du bassin (d'au moins trois mètres de profond, j'te jure ils ont bien failli se noyer) d'une fontaine « Help me, help me » aussi. (Moi j'ai vu le Grand Bleu, et je sais qu'on dit « Aiuto, aiuto » - Big Blue, les gars, ça vous dit rien ? Non pas Betty Blue... pfff rien à voir...). Et voilà.

Ce qui est top à Rome, c'est que les flics (les carabinieri, oué), ils roulent en Alfa Romeo super sport rouges. Hé ouais, si on veut attraper les méchants criminels qui roulent en Vespa, ça prend au moins ça.

Pis ni une, ni deux, si un pur inconnu leur parle en anglais, ils répondent aussi sec en anglais et obéissent à ses ordres. J'aimerais bien voir ça chez nous. (« Hein ? Kesski dit lui ? Vous pouvez répéter, m'sieur ? Ouère iz Braillane ? No, yes, euh... merde comment on dit « Qu'est-ce kesski veut » déjà ? »)

Bon au final, le truc des illuminati, c'était histoire de trouver un fil conducteur. Mais en fait on s'en tape, hein.

Le vieux mec en rouge qui est sauvé est élu pape, Tommy boy et l'Italienne assistent à sa présentation au public, mais il vient même pas les remercier, dire « Han trop cool, les gars, merci, hein, j'ai bien cru que j'allais y passer ». Non, non, un hochement de tête et hop l'affaire est fête. Nonméjtejure, les papes, c'est plus ce que c'était.

FIN

Ah non, j'ai oublié un truc marrant (ou pas). En attendant que le nouveau pape soit élu, on nous montre une foule de plus en plus dense se rassembler sur la place Saint Pierre. Et alors, figure-toi, ami lecteur, qu'il y en a qui portent des drapeaux, genre supporters de foot venus acclamer leur champion. Et là on en voit qui se tapent dessus parce que les autres ils portent le drapeau d'un autre papisable. Bref. On nous l'avait caché lors de l'élection de Bi 16, les cathos, c'est rien que des hooligans. Ça dénonce, dans ce film, grave.

Moi ce que je me demande après tout ça, c'est si l'Italienne a recollé la page déchirée avec du scotch, ou pas.